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 Chirurgie de guerre, le cas du Moyen Age

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Samuel
Patriache, Comte d'Astarac
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Samuel


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MessageSujet: Chirurgie de guerre, le cas du Moyen Age   Chirurgie de guerre, le cas du Moyen Age EmptyVen 6 Nov 2009 - 13:53

Chapitre1: l'armement des combattants. Armes offensives et défensives, une course-poursuite ininterrompue pendant mille ans.

A/ Armes offensives des francs

* Armes de jet: framée, francisque (hache de jet), angon (arme de jet et de combat rapproché)

* Combat rapproché: angon, scramasaxe. L'épée longue est mentionnée mais extrèmement rare.

B/ Armes défensives des Francs:

* Elles sont mal connues car peu fréquentes dans les tombes.

* Pendant la période mérovingienne l'Occident vit replié sur lui-même: il importe peu de ressources donc le fer est rare. Les protections sont pour la pluspart à base de cuir. Le guerrier Franc est souvent représenté dans les chroniques comme torse nu au combat; cela peut correspondre à un facteur psychologique de bravoure face à la mort. (conception religieuse des Germains).

* Les boucliers et cuirasses sont donc peu présents au Vème siècle mais la période carolingienne voit l'apparition de chemises de mailles et de cuir.

* Les boucliers mérovingiens et carolingiens sont ronds. Leur armature en bois est recouverte de plusieurs épaisseurs de peaux, parfois cerclés de fer pour les combattants plus riches. Le bouclier pouvait être efficace contre certaines armes de jet mais était transperçable en combat rapproché; il ne protégeait qu'une maigre partie du corps.


C/ armement offensif entre le VIIIème siècle et la fin du XIIIème siècle

* Combat rapproché: épée longue (1 mètre et plus) à double tranchant; semi-sparta (arme d'estoc); le coutelas (arme de merci). Ces armes sont réservées aux cavaliers car elles sont chères et rares; les cavaliers sont rares dans l'armée car leur entretien est onéreux; la grande masse des combattants est composée de piétons combattant à l'arc, la hache et au couteau.

* La hace de guerre (70 cm) est aussi efficace que l'épée; elle est rapidement remplacée par la hache danoise (1m50).

* La pique devient au XIème siècle la lance (hampe de 3 mètres armée d'un fer). Elle est utilisée par les cavaliers pour transpercer les parties supérieures de l'ennemi en pleine course mais aussi comme arme de jet. Elle peut transpercer les armures.

* Les masses d'armes et fléaux d'armes apparaîssent au XIIème siècle. Arme de prédilection des Sarrasins, elle peut fracturer le crâne des adversaires à travers le casque ou provoquer de sévères traumatismes.

* L'arc anglais de 1 mètre est de maigre portée et peu efficace contre les adversaires bien protégés. Le tir se fait à hauteur de tête ou en cloche: la tête, le cou, le thorax sont les parties le plus souvent touchées par les tireurs.

* L'arbalète qui est apparue au milieu du XIème siècle. Interdite d'usage entre chrétiens par le Pape en 1139 (décision jamais suivie) mais recommandée contre les infidèles. Jusqu'à la fin du Moyen-Age, cette arme est en constante amélioration. Le carreau d'arbalète transperce les armures mais l'arbalète est très longue à charger (2 tirs par minute alors que l'arc peut tirer 40 flèches par minute). De plus l'arbalètrier est exposé lors du rechargement: on a recours à des piétons pour le protéger ou d'un grand bouclier. Elle restera peu employée jusqu'à la fin du XIIIème siècle.

D/ armement défensif du VIIIème siècle jusqu'à la fin du XIIIème siècle

* La protection varie beaucoup selon le lieu, la situation et la fortune des combattants.

* La broigne est une tunique de peaux ou d'étoffes sur plusieurs épaisseurs protégeant le torse et les cuisses mais laissant les bras nus; par dessus sont rivetées de petites plaques métalliques juxtaposées ou posées en tuiles. Sur d'autres broignes apparaissent des anneaux de fil de fer juxtaposés ou enlacés; cette broigne est peu coûteuse, ce qui explique son utilisation jusqu'au XIVème siècle dans les milices; elle laisse passer les traits, les lames d'épée et le fer de lance.

* La cotte de mailles est créée dès le XIème siècle. Initialement le haubert ne couvrait que le tronc et les bras, sont apparus par la suite les chausses de mailles, les gants de maille, le camail de mailles. La cotte de mailles est constituée d'anneaux tressés entr'eux créant un tissu de fer. Les anneaux ne sont pas à toute épreuve: ils peuvent être dilatés par les pointes des flèches et des lances et éclatent en cas de chocs répétés. La cotte est donc déchirée en cas de combat long. La cotte de mailles n'empèche pas les contusions dûs aux coups violents. C'est au XIIème siècle qu'apparaît le gambison, sorte de matelassure placé sous la cotte de maille pour amortir les chocs d'estoc.

* Le casque est généralement en cuir bouilli soutenu par une armature en fer. Au XIème siècle apparaîssent le casque cônique en fer et le nasal. Au XIIIème siècle apparaît le heaume cylindrique attaché au camail, mais il offre peu de vision, d'audition et de ventilation. Les chevaliers pauvres et les sergents d'armes sont protégés par la broigne et le haubergeon (haubert court). Au XIIème siècle apparaît un chapel de fer à larges bord ou d'un chapeau de cuir bouilli.

* Le bouclier en amande hérité des Normands (1.50 mètre) est utilisé de la bataille de Hastings jusqu'au XIVème siècle. Il porté dans le dos, attaché au cou par une courroie et n'est porté en main qu'au combat. C'est une exellente défense pour les corps d'arbalétriers tandis que les autres fantassins utilisent toujours le bouclier rond.

E/ armement offensif des XIVème et XVème siècles

* Les piétons utilisent la lance pour blesser les chevaux des cavaliers. Ceux-ci se blessent en tombant et ne peuvent se relever à cause du poids de leur armure. Ils sont achevés à terre par les piétons ou piétinés par les autres cavaliers.

* L'armure des chevaliers se dote d'un faucre (support de lance). La lance ne dévie pus; soutenue sous l'aisselle, elle brise l'écu et le haubert.

* Apparition du Grand Arc Gallois ou Long Bow. Cet arc d'1,70 mètre utilisant des flèches d'1 mètre est très efficace. Il a une grande précision jusqu'à 150 mètres et ses flèches vont à plus de 50 km/h. Les flèches traversent les cottes de maille, le gambison et le casque.

* Arbalète: en constante amélioration; en 1450 sa portée est de 300 à 400 mètres et l'installation d'une mire permettant la visée fait d'elle une arme redoutable. Création d'abalètes sur affût utilisées comme armes de siège.

* Apparition au XIIIème siècle des bouches à feu. Dangereuses à manipuler et peu effectives, elles blessaient les cavaliers en effrayant les chevaux par leur bruit. Le canon apparaît au début du XIVème siècle; il tire des flèches et des pierres un peu au hasard. Le procédé est amélioré au XVème siècle qui voit naitre la bombarde et le boulet de pierre. La bombarde gagnera ses lettres de noblesse sur les champs de bataille de la guerre de 100 ans.

* Les traits à feu et autres couleuvrines à main sont les ancêtres du fusil. Ils sont si longs à recharger qu'ils sont à usage unique pendant la bataille; leur portée est de 10 à 15 mètres. Ils sont également dangereux à manipuler.

F/ armement défensif des XIVème et XVème siècles

* XIIIème siècle: apparition de plaques de renfort pour protéger la cotte de mailles. Cette technique évolue au cours du XIVème siècle pour arriver au XVème siècle à l'armure de plates et au harnois blanc. Ces armures résistent peu aux arbalètes et coulèvrines. Très onéreuses, elles sont réservée à la noblesse aisée. Très lourdes, il est impossible de se relever si le cavalier est tombé à terre. Le cavalier ne peut chevaucher qu'en ligne droite et uniquement sur courte distance car le cheval ne peut tourner ou courir longtemps à cause du poids du cavalier, de sa propre armure et de la selle très lourde.

* Le casque cylindrique est abandonné au profit du casque cônique avec avant du heaume amovible (visière mobile). La visière a tendance à se relever lors des combats et il y a grand risque de blessure mortelle au visage. Au XVème siècle apparaît l'armet (ventaille, diminution de la visière mobile, sommet du casque arrondi pour protéger des coups de taille). Le bouclier tend à se rapetisser; apparition de l'écu au XIVème siècle.

* Les fantassins restent fidèles au haubergeon, à la broigne et au gambison. L'armement des piétons est souvent vétuste, hétéroclite et de mauvaise qualité. Pour protéger la tête apparaît la salade en fer ou en cuir bouilli, prenant diverses formes. La seule défense véritable du fantassin reste le bouclier, tandis que l'armure à plates protège suffisamment le chevalier pour que l'écu soit abandonné fin XVème siècle.





Chapitre2: Blessure et traumatologie de guerre


* Le chevalier pris sur le champ de bataille pouvait être fait prisonnier et rendu en échange de rançon, bien que ce ne soit pas systématique (Crécy, Courtrai: tous les blessés ont été achevés).

* L'homme de pied est méprisé par le chevalier qui peut le piétiner pendant la charge. Il n'a pas d'espoir de rançon et peu d'espoir de mansuétude de l'ennemi à son égard: ils sont souvent achevés en cas de défaite. Il n'y a pas de reconnaissance des vainqueurs pour leur piétaille; cela exacerbe la haine des piétons pendant la bataille, combattant férocement les chevaliers du camp adverse. Les piétons combattent donc le plus souvent à mort, jusqu'à s'acharner sur les cadavres de l'ennemi.

* Après la bataille les vaincus légèrement blessés s'enfuient. Les grands blessés restent à terre, meurent des suites de leurs blessures, sont achevés par les coutilliers de l'armée adverse ou les pillards. Certains reçoivent des soins, mais ce sont surtout les chevaliers rançonnables.

* Bien que la pluspart des batailles se réduisent à des escarmouches, les grandes batailles médiévales font des milliers de morts et de blessés (Visby, 12 000 morts, Towton 28000 morts...).

A/ Localisation et origines des blessures

* La nature de la blessure, son siège et les armes qui l'ont provoquée sont déterminants pour le diagnostic et les soins: un bras cassé ne se soigne pas de la même manière qu'un traumatisme crânien.

* Les chiffres ci-dessous sont tirés des blessures relatées dans les chansons de geste, les chroniques et les traités médicaux ou de chirurgie. Sont écartées les blessures fantaisistes.

* Les blessures des gens de pied sont peu mentionnées par les chroniqueurs: les polytraumatismes de chute (échelles, pierres), les brûlures (embrasement de machines de guerre, feux grégeois...), noyade (bataille près d'une rivière, en mer; peu d'hommes savent nager et l'armement lourd fait couler).

B/ Armes offensives à l'origine des blessures.

* La nature de la blessure, son siège et les armes qui l'ont provoquée sont déterminants pour le diagnostic et les soins: un bras cassé ne se soigne pas de la même manière qu'un traumatisme crânien.

* Les chiffres ci-dessous sont tirés des blessures relatées dans les chansons de geste, les chroniques et les traités médicaux ou de chirurgie. Sont écartées les blessures fantaisistes.

* Les blessures des gens de pied sont peu mentionnées par les chroniqueurs: les polytraumatismes de chute (échelles, pierres), les brûlures (embrasement de machines de guerre, feux grégeois...), noyade (bataille près d'une rivière, en mer; peu d'hommes savent nager et l'armement lourd fait couler).

* Le casque résiste mieux aux coups de taille qu'à la perforation par les traits. Le visage est peu ou mal protégé jusqu'au XVème siècle.

* La lance s'enfonce dans le thorax ou l'épaule après avoir perforé l'écu.

* L'abdomen est la partie du corps la moins touchée: il est protégé jusqu'au nombril par la selle et la tête du cheval pour les cavaliers; cette partie du corps est très vulnérable pour le fantassin qui la protège avec son bouclier.

* Les membres sont peu ou pas protégés dans le cas des fantassins et ce sont les premières parties du corps touchées lors d'un combat rapproché. Les membres des cavaliers sont touchés par les perforants des fantassins et par une mauvaise visée des chevaliers adverses.

* La chute de cheval, extrêmement fréquente, peut entraîner des blessures aux membres, des lésions abdominales, des fractures de la colonne et des traumatismes crâniens.


C/ Descriptions anatomo-cliniques

* Plaies du cuir chevelu: elles sont dangereuses parce qu'hémoragiques; risque d'infection si elles sont mal soignées.

* Plaies et traumatismes crâniens: cas signalés de perte de connaissance post-traumatique, d'hématomes extra-dural post traumatique, de plaies crânio-cérébrales (plaies dues aux armes se fichant dans le crâne). Les chroniqueurs font peu de cas des conséquences neurologiques après une exceptionnelle guérison.

* Plaies du visage: très fréquentes à cause de la mauvaise protection du casque. Elles sont souvent mortelles par infection ou hémorragie. Cas de nez, joues, mentons coupés, de bouches transpercées par les lances.

* Plaies du cou: Mortelles si la jugulaire ou la moelle épinière sont touchées, sinon les plaies et perforations de la trachée sont fréquentes et guérissables.

* Plaies de la poitrine: les chirurgies les considèrent comme « inévitablement mortelles ». les plaies sont situées dans le dos, au coeur, diaphragme et poumon.

* Plaies de l'abdomen: Elles sont rares pour les chevaliers, fréquentes pour les fantassins. Les blessures superficielles sont guérissables, les blessures profondes entraînent une mort lente et douloureuse (parfois après plusieurs semaines).

* Blessures des membres supérieurs: très fréquentes, parfois mortelles si une artère est sectionnée. Nombreux cas de plaies aux tendons, d'amputation (souvent mortelles car très hémorragiques).

* Blessures des membres inférieurs: nombreuses; les hanches et les cuisses sont les plus touchées.

* Brûlures: fréquentes lors de sièges de villes et de châteaux. Elles peuvent tuer par choc traumatique ou infection des plaies.

D/ blessures de guerre et paléopathologie médiévale

* Les conclusions sont tirée d'une étude sur différents charniers de batailles comprises entre le VIème siècle jusqu'à la fin du XVème siècle.

* Les charniers mérovingiens montrent l'absence de casques métalliques. Sur les squelettes déjà blessés avant la bataille, il n'y a aucune survie après une blessure par arme perforante mais 40% des blessés par arme tranchante ont survécu, avec toutefois de lourdes séquelles parfois mortelles.

* Cimetières francs de Terre sainte: présence de flèches dans les parties molles; plusieurs fractures ante mortem d'origine civile guéries, amputations mortelles, polytraumatismes de chute.

* Charnier de Visby (mi XIVème siècle): pour les blessures des membres inférieurs, 80% des squelettes touchés sont ceux de piétons. Le plus grand nombre des blessés semble avoir été achevés au coutelas après la bataille car de nombreuses plaies étaient guérissables.

* Bataille d'Aljubarrota (Espagne, 1385): présence de blessures ante-mortem parfois purulentes. Les Espagnols ne bénéficient pas de soins; l'enseignement de la médecine est embryonnaire en Espagne et seuls les membres d'ordres militaro-religieux ont des chirurgiens et des médecins dans leurs rangs. Traces d'attaques par derrière; un squelette présentant des traces d'amputation réussie bien avant la bataille est présent dans ce charnier; supposément il devait être un valet ou un suivant de l'armée.

* Charnier de Towton (fin XVème siècle): présence sur les squelettes de blessures ante-mortelles cicatrisées, surtout au niveau du crâne. Les combattants avaient donc bénéficié de soins avant de reprendre le combat. Acharnement sur les morts (présence de blessures post-mortem); les blessures par arme de trait sont rares car le temps était neigeux au moment de la bataille.

* Recherche sur crânes de diverses époques (région du Nord): marques de guérison sur certains crânes; présence de crânes soit piétinés par les chevaux, soit ayant des marques d'acharnement post mortem. 57% des crânes du XVème siècle portant des lésions ont guéri après intervention, 41% de ces lésions sont cause de mort immédiate sur le champ de bataille. Grâce aux armures et à la présence d'intervention médicale, le taux de mortalité s'est inversé entre le Haut et le Bas Moyen-Age.

E/ Symptômes des blessures

* Les auteurs de traités chirurgicaux ont tendance à se copier les uns les autres. Selon l'auteur, la descrition des symptômes est plus ou moins claire.

* Les descriptions de cas chirurgicaux démontre que les chirurgiens ont une bonne connaissance de l'anatomie: description de l'hémyplégie avec ses causes, relation entre la maladie du tétanos et de l'activité guerrière (le tétanos touche de nombreux soldats).

* La reconnaissance des symptômes est capitale:
_ Pour donner les soins appropriés au malade
_ Pour justifier l'opérateur de sa compétence face à la famille du malade ou à ses alliés, qui peuvent s'en prendre à lui en cas de mort.
_ Par démarche scientifique, pour se démarquer des charlatans et des barbiers.
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