Les extraits liés au repas sont riches d’indications pratiques et culinaires. Non seulement des mets sont présentés (fruits, épices, vins…), des recettes mentionnées (hanche de cerf assaisonnée au poivre et cuite dans sa graisse), mais les usages sont aussi mis en scène. Les convives se lavent les mains avant de s’installer à une table toujours garnie d’une nappe blanche ; fruits et vins achèvent le repas ; les devoirs d’une maîtresse de maison – qui apportent nombre d’informations sur les coutumes du Moyen Âge – sont rappelés avec humour dans Le Roman de la Rose ; Joinville explique la répartition des invités et les contraintes de service.
Le repas apparaît parfois comme un espace privilégié pour la révélation de merveilles – le passage du Graal (Perceval le Gallois), le mystère d’un loup qui n’a pas le comportement d’une bête (Lais féeriques des XIIe et XIIIe siècles), l’identité de Galaad lors du repas des compagnons de la Table ronde (La Quête du Graal). La nourriture est également le nerf de la guerre : La Vie de Saint Louis nous apprend que le roi organise ses achats avant une croisade – Joinville fait de même pour ses chevaliers – et c’est lors des combats que chacun découvre les mets de l’autre, ceux des Tartares par exemple.
Un dossier est consacré à la gastronomie